Culture & Patrimoine

Le Rhône, la Saône et la peinture lyonnaise

proposé par la Collection Tomaselli

Gaspard Anrioud Chambéry 1809 Lyon 1866 Le pont du Change 1845 56 × 82 2 cm huile sur toile © Tomaselli Collection

Le Rhône et la Saône composent une grande part du caractère des paysages de Lyon et sa région. Les deux cours d’eau sont parmi les motifs les plus représentés dans les œuvres de la Tomaselli Collection dédiée à la peinture lyonnaise, du XVIIe siècle jusqu’à nos jours.

  • Vue de la cathédrale Saint-Jean de Lyon et les quais de la Saône
    École Française XIXe siècle, plume et encre noire sur papier, Tomaselli Collection
    Ecole Française XIXe siecle Vue de la cathedrale Saint Jean de Lyon et les quais de la Saone plume et encre noire sur papier 57 5 92 cm © Tomaselli CollectionCe dessin anonyme, propose un riche témoignage de la vie quotidienne des lyonnais au bord la Saône au début du XIXe siècle. La Saône est alors un axe important qui structure la ville. Le long de la rivière, se  déploie une intense activité : sur les rives, les femmes lavent et étendent leurs linges ; des bateaux accostent ; des baigneurs, nus, plongent dans l’eau … Des bateaux-moulins ainsi que des plattes-lavoirs sont amarrés.
    Pour passer de rive à rive, deux possibilités s’offrent aux piétons : à bord d’une bêche,  petite embarcation le plus souvent conduite par des femmes, qui traverse la Saône ou effectue de courts trajets, ou sur le pont, très fréquenté.
  • Le pont du Change, 1845, Gaspard Anrioud © Tomaselli Collection

Gaspard Anrioud Chambéry 1809 Lyon 1866 Le pont du Change 1845 56 × 82 2 cm huile sur toile © Tomaselli CollectionLe tableau présente le Pont du Change, aujourd’hui disparu du paysage lyonnais.
Surnommé le pont de Pierre à l’époque de sa construction en 1070, il ne nécessita pas moins de cinquante ans de travaux. Des matériaux romains, vestiges d’un pont peut-être précédemment existant, ont été utilisés pour sa construction. Le pont reliait la place du Change en rive droite de la Saône, à la place de l’Herberie (actuelle place d’Albon). Nommé pont du Change en 1441, il était utilisé pour le commerce. Ses entrées étaient couvertes de maison hautes de 3 à 4 étages, abritant principalement des orfèvres. Il était le théâtre d’exécutions capitales.
Suite à la crue de 1840, le pont est détruit en 1842.  La première pierre de sa reconstruction est posée en septembre 1843.  Les travaux sont réalisés de 1844 à 1846 ; le nouveau pont est ouvert à la circulation en mars 1846 . Il comporte six arches, au lieu de neuf pour le premier pont.
Baptisé après sa reconstruction Pont de Nemours, l’ouvrage d’art reprend le nom de Pont du Change en 1848. Il  sera finalement détruit en 1974 en raison de sa non-conformité avec la navigation fluviale.
La rigueur architecturale dont fait preuve le peintre Gaspard Anrioud dans sa peinture permet de garder une trace de ce pont disparu. La date de réalisation de la peinture ainsi que le chantier et les installations en bois accolées au pont laisse à penser que Gaspart Anrioud a peint le pont non achevé.

  • La halte des cavaliers à l’approche de Lyon, 1822 Antoine Guindrand ©Tomaselli Collection

Antoine Guindrand Lyon 1801 id 1843 La halte des cavaliers à l'approche de Lyon 1822 huile sur toile 28 43 cm © Tomaselli Collection

Le tableau présente une halte de cavaliers approchant Lyon. La vue sur le Rhône est prise depuis les hauteurs de Montessuy, aujourd’hui un quartier de la ville de Caluire-et-Cuire. On devine au loin le Pont de la Guillotière et le Pont Morand. En choisissant comme arrière-plan une vue du Rhône, des collines de la Croix-Rousse et de Fourvière, le peintre affirme par la même occasion son ancrage local et son attachement à la région lyonnaise.
Le peintre Duclaux a peint en 1824 une composition similaire, La halte des artistes lyonnais à l’Île Barbe, conservée au Musée des Beaux-Arts de Lyon.

  • Lyon sous la neige, rive gauche et l’Hôtel-Dieu, vers 1826  Etienne Rey © Tomaselli Collection

Etienne Rey Lyon 1789 id 1865 Lyon sous la neige rive gauche et l Hotel Dieu vers 1826 huile sur toile 66 5 93 cm © Tomaselli Collection

Sur le tableau, un groupe de patineurs profite des eaux gelées du Rhône, entre la digue construite en 1768 et le quartier des Brotteaux qui, depuis la Révolution, est devenu un lieu de promenade et d’agrément privilégié des Lyonnais.
À y regarder de plus près, nous pouvons apercevoir des hommes transportant un patineur blessé tandis que se dessine au loin le pont de la Guillotière menant à l’Hôtel-Dieu.
À travers cette vue,  Étienne Rey offre un panorama d’une grande précision, témoignant des mutations de sa ville au début du XIX e siècle, avec l’urbanisation récente de la rive gauche, mise à mal, trente ans plus tard, par la crue dévastatrice du Rhône.
La toile fut exposé au Salon de 1826 à Lyon. La technique picturale employée par Étienne Rey puise son influence chez les peintres hollandais : Nous retrouvons une vue prise depuis le sol ainsi qu’une ligne d’horizon très basse qui permet au peintre de mettre l’accent sur d’impressionnantes formations nuageuses baignées dans une lumière très blanche. Les détails civils, ainsi que les figures humaines sont également savamment restitués.
Selon les experts : « La qualité du rendu atmosphérique d’une journée hivernale, les effets de plaques de neige en train de fondre, l’étagement des différents plans, à l’instar du groupe de patineurs, la narration qui relie les figures entre elles montrent une sensibilité proche des peintres Nicolas-Antoine Taunay et de Jean-Antoine Duclaux ».

  • Les inondations de Lyon en 1910, Charles Beauverie © Tomaselli Collection

Charles Beauverie Lyon 1839 Poncins 1923 Les inondations de Lyon en 1910 huile sur toile 40 × 30 cm © Tomaselli Collection

En janvier 1910, des pluies incessantes en France provoquent des  inondations dans de nombreuses régions. La ville de Paris est paralysée. Le Rhône et la Saône sortent également de leur lit, en témoigne cette toile de Charles Beauverie qui présente les inondations du Rhône à Lyon en janvier 1910.
Au XIXème siècle, Lyon connait plusieurs  inondations d’importance : en octobre 1840, après 15 jours de pluies diluviennes, la Saône entre en crue et inonde la presqu’île, détruisant des centaines de maisons, provoquant 20 morts. En juin 1854, le Rhône entre en crue en raison de fortes pluies, emportant  de nombreux moulins flottants, dont un détruira le pont Saint-Clair. En juin 1856 les  inondations du Rhône causent d’importants dégâts en rive gauche.

Charles Beauverie a également peint les bords de l’Oise et de la Loire ainsi que des rivières comme le Lignon immortalisé par l’écrivain Honoré d’Urfé dans son ouvrage l’Astrée.

  • Gaspard Anrioud Chambéry 1809 Lyon 1866 Le pont du Change 1845 56 × 82 2 cm huile sur toile © Tomaselli Collection

    Le pont du Change en 1845, Gaspard Anrioud © Tomaselli Collection

  • Antoine Guindrand Lyon 1801 id 1843 La halte des cavaliers à l

    La halte des cavaliers à l’approche de Lyon 1822, Antoine Guindrand © Tomaselli Collection

  • Etienne Rey Lyon 1789 id 1865 Lyon sous la neige rive gauche et l Hotel Dieu vers 1826 huile sur toile 66 5 93 cm © Tomaselli Collection

    sous la neige rive gauche et l’Hôtel-Dieu vers 1826, Étienne Rey © Tomaselli Collection

  • Charles Beauverie Lyon 1839 Poncins 1923 Les inondations de Lyon en 1910 huile sur toile 40 × 30 cm © Tomaselli Collection

    Les inondations de Lyon en 1910, Charles Beauverie

  • Ecole Française XIXe siecle Vue de la cathedrale Saint Jean de Lyon et les quais de la Saone plume et encre noire sur papier 57 5 92 cm © Tomaselli Collection

    Vue de la cathédrale Saint-Jean de Lyon et les quais de la Saône © Tomaselli Collection