On peut regarder le Rhône. L’étudier. Le peindre, le chanter.
Mais on peut aussi le manger – à travers friture ou abricots -, le rêver, se souvenir de ce qu’il fut ou imaginer ce qu’il sera. On peut le vivre en y plongeant son corps et écouter le chant de son eau sur les rochers…
Pour une approche sensible de l’environnement
Il existe mille et une façons d’entrer en contact avec le fleuve.
Un collectif d’artistes et de scientifiques propose de profiter de toutes les perceptions que nos sens nous offrent, pour une exploration curieuse et tonique de notre environnement.
Cette histoire a débuté par la rencontre de Jean-Louis Michelot, géographe et écologue à la recherche de nouveaux horizons et Evariste Champion, musicien et auteur marqué par la « géopoétique » de Kenneth White, animateur de la Compagnie Migrations.
Depuis 2014, les deux complices organisent, avec leurs amis artistes, des « randonnées singulières », à l’île de la Platière, à l’île du Beurre, à Grigny ou Vernaison.
Écouter le chant du loriot dans la canopée. Partager les émotions qu’un poète chinois a ressenties face à un autre fleuve, il y a mille ans. Être entrainé à l’aventure par une musique étrange, ouvrir ses yeux et ses oreilles…
Embarquement immédiat…
La démarche prend une nouvelle ambition avec le projet Rhône Vagabond. Au cours de l’été 2020, le public est invité à la découverte du Haut-Rhône entre Savoie, Ain et Isère, puis aux portes de l’agglomération lyonnaise.
Des ateliers d’écriture font fleurir toute la diversité des regards et des langages. Une dame d’un âge respectable raconte le naufrage d’un bateau, tandis qu’une adolescente dialogue en poésie avec un écrivain oublié à propos de l’eau « mi-morte ». Les autres imaginent, versifient, s’amusent…
Après la théorie, l’action et l’immersion… découvrir l’équilibre relatif du kayak au passage d’un petit rapide, explorer des lônes aux allures d’Amazonie, grappiller quelques mûres sur la berge, guetter hérons et castors. Planter la tente au bord de l’eau. Pagayer, s’émerveiller d’un fleuve que l’on croyait disparu, riche encore d’une belle sauvagerie.
Et conclure toute cette aventure par le spectacle qui racontera l’expédition et ses enseignements.
Vers de nouvelles aventures
Le collectif n’a pas l’intention d’en rester là et espère bien initier de nouveaux projets. Loin de reproduire un spectacle formaté, il s’agit de construire des expériences pensées spécifiquement pour un lieu, un instant et un public.
Au fil de ces petites aventures, animateurs et public s’impliqueront ensemble, se « mouilleront » (au propre comme au figuré !) pour continuer de dessiner le portrait du Rhône d’aujourd’hui, Rhône métis, naturel et aménagé, solitaire et convivial.
Un fleuve vivant.