Du fleuve sauvage au Grand Parc Miribel Jonage
Il fût un temps où le Rhône divaguait librement entre Dombes et Balmes Viennoises. S’étendant en de multiples tressages, le fleuve modifiait en permanence le paysage autour de son lit principal, formant et reformant ses bras fluviaux au sein d’une vaste plaine d’alluvions, de sable et de galets. Puissant et inconstant, il régnait sur les lieux en maître incontesté : tantôt fleuve ressource, offrant aux riverains terres agricoles, espaces de pêche et de navigation, tantôt menaçant au gré des inondations et des crues.
Achevés respectivement en 1857 et 1899, les canaux de Miribel et de Jonage, ainsi que le barrage de Jons, mis en service en 1937, à l’aval de la confluence avec la rivière d’Ain, modifient considérablement les écoulements du fleuve. Dès lors, ses crues transitent par le canal de Miribel qui les déverse sur l’île formée par les aménagements, protègeant des inondations la métropole lyonnaise. Par ailleurs, le site constitue une réserve essentielle en eau potable desservant 1,5 millions d’habitants.
Un territoire riche à préserver
Classé Natura 2000, le parc offre un espace de biodiversité typique des milieux alluviaux. Les visiteurs curieux pourront espérer croiser castors, hérons cendrés, martins-pêcheurs ou autres crapauds calamites en balade…
Un chantier d’envergure est en cours sur le canal de Miribel : restauration des berges et de la ripisylve, amélioration de la prévention des inondations, suivis qualitatif et quantitatif des milieux… , venant optimiser les missions fondatrices du parc, dans le cadre du plan de restauration du fleuve Rhône.
Des loisirs pour tous, toute l’année
Mosaïque de prairies, forêts et lacs, le Grand Parc donne depuis sa fondation la part belle aux loisirs pour tous. Ainsi promeneurs du dimanche, adeptes des pique-niques, membres du Pôle France Aviron, écoles et centres sociaux, férus de voile, de raids multisports, de baignade, de festivals, d’événements sportifs ou encore d’oeuvre d’art… partagent-ils ce territoire propice au métissage des cultures et activités d’une population plurielle.
Traversé par la ViaRhôna, le Grand Parc constitue également une étape au cœur du fleuve Rhône pour les touristes à vélo. Le fleuve, qui depuis sa source s’écoulait vers l’ouest, pique alors au sud, traçant la vallée du Rhône, de Lyon à la Méditerranée.
Un laboratoire à ciel ouvert
Conciliant des usages parfois difficilement compatibles, le Grand Parc se révèle un laboratoire grandeur nature, où se conjuguent au passé, présent et futur des enjeux essentiels liés au changement climatique, à l’urbanisation, à la massification des loisirs, au « vivre ensemble », à la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau.
Ses deux équipements principaux, L’atol’ et L’îloz’, joueront sans nul doute un rôle essentiel dans la conciliation de ces enjeux pour les années à venir.