Bonjour Emmanuel Faure, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes et nous parler du lien que vous avez avec le Rhône ?
Moniteur de voile l’été, en job étudiant, j’en ai fait un travail à plein temps après mes études en fac de sport. Je travaille aujourd’hui à L’Atol’, la base de loisirs du Grand Parc Miribel Jonage, en tant que Responsable nautique.
Je suis originaire de Lozère, un département riche de nombreuses sources, dont celles de l’Allier, du Tarn, du Lot ou du Chassezac. Ces rivières vont alimenter des fleuves, respectivement la Loire, la Garonne ou le Rhône. Parfois, comme sur les pentes du Moure de la Gardille (1503m), les eaux de 2 sources très proches, celles de l’Allier et du Chassezac vont faire des voyages bien différents : Pour les premières, direction l’océan via la Loire et pour les secondes, cap au sud, vers la Méditerranée en passant par l’Ardèche et le Rhône.
Mon lien avec le fleuve Rhône est celui-ci : le voyage d’un petit filet d’eau qui contribue à une grande aventure.
Donnez-nous trois ou quatre adjectifs pour décrire le Rhône et quelques explications de vos choix
Majestueux : C’est l’image que j’en ai lors de sorties à vélo au milieu des vignes au dessus d’Ampuis. Le fleuve qui coule au pied de la colline dégage une grande force.
Multiple : Il l’est par ses paysages et dans ses fonctions.
Chargé d’histoire : Je pense notamment aux Romains qui ont marqué de manière indélébile le Rhône.
Quel est votre meilleur souvenir avec le Rhône, ou un autre fleuve ?
Avec le Rhône, j’ai le souvenir d’une session de kitesurf avec les copains où nous allions à Beauduc. La traversée de la Camargue par des pistes à la limite du carrossable, une impression d’aller au bout du monde, dans une nature magnifique. Après une journée de navigation, je me souviens des derniers bords où nous contemplions depuis la mer, les derniers rayons de soleil qui éclairaient la Camargue.
Avez-vous un fleuve préféré, lequel, pourquoi ?
Je n’ai pas spécialement de fleuve préféré. Comme je le côtoie tous les jours, le Rhône me donne envie de mieux le connaitre, de le découvrir de sa source à son embouchure.
J’ai une rivière préférée : c’est la Haute Borne, en Ardèche, un canyon difficilement accessible et peu fréquenté. L’eau y est fraîche, il y a de belles vasques, de magnifiques cascades, le tout dans un écrin de verdure où les Hêtres et les Épicéas multi centenaires qui surplombent les gorges laissent place à la sortie du canyon aux Chênes et aux Châtaigners.
Quel avenir imaginez-vous pour le Rhône ?
Si je vois le verre à moitié vide, on continue à polluer, à consommer sans réfléchir et à rejeter dans le Rhône les déchets de notre surconsommation, à gaspiller la ressource en eau potable.
Mais je suis plutôt d’un tempérament optimiste, car avec l’éducation des jeunes générations et la prise de conscience de tous, on va réduire nos comportements consuméristes, changer nos modes de vie pour protéger la richesse et la fragilité de ce milieu fluvial indispensable à l’Homme.
Le principe est de fournir une photo ou une image du Rhône ou d’un autre fleuve que vous appréciez particulièrement. Pour quelles raisons avez-vous fait ce choix ?
Une des vues aériennes des îles du Grand Parc. C’est mon lieu de travail et c’est plutôt agréable de travailler dans un parc de 2 200 hectares entre vert et bleu, aux portes d’une grande métropole comme Lyon.
Parmi celles qui vous sont présentées, quelle citation préférez-vous ? Pourquoi ?
LA POLITIQUE
C’est en allant vers la mer que le fleuve reste fidèle à sa source.
Jean Jaurès
Cette citation me parle, elle est paradoxale, mais j’ai l’impression que plus on s’éloigne de ses sources, de ses racines, plus elles prennent de l’importance et demeurent une base solide pour avancer et éviter de trop se perdre.