Aujourd’hui, de plus en plus nombreuses sont les villes en Europe qui proposent ou souhaitent développer des baignades naturelles urbaines : pontons, bassins, nage dans le courant…
Récemment, Paris a annoncé les premières baignades dans la Seine pour 2025 après plus d’un milliard de travaux pour la qualité de l’eau. Et à Lyon ?
Des berges du Rhône et de la Saône… à la piscine du Rhône
Au XVIIIe et XIXe siècle, il était courant de se baigner dans la Saône et le Rhône. La baignade a été progressivement réglementée, essentiellement pour des raisons de sécurité. Elle s’est alors concentrée sur des pontons aménagés et dans des bassins couverts avant de disparaître avec la construction des premières piscines. En 1965, la piscine Tony Bertrand, appelée alors piscine du Rhône a été construite à proximité du fleuve mais sans connexion avec l’eau du Rhône.
Le Grand Parc, ou plus loin encore
Aujourd’hui, le Grand Parc de Miribel Jonage accueille les seules baignades surveillées « en zone naturelle » sur le territoire de la métropole de Lyon. Le Grand Parc est très fréquenté et les grands lyonnais n’hésitent pas aller chercher des lieux de baignade naturelle de plus en plus loin : lac des sapins, plan d’eau du Colombier, lac d’Aiguebelette, de Paladru, base nautique de Condrieu…
Braver les interdictions et les dangers pour se rafraîchir
Cette demande sociale est également exacerbée par la recherche d’eau et de fraîcheur lors des périodes de forte chaleur, mais aussi en raison d’une insuffisance de piscines publiques.
Depuis quelques années, les spots de baignade informels se développent : une quinzaine sont répertoriés sur le territoire métropolitain. Des noyades sont à déplorées notamment sur certains secteurs présentant davantage de risques, malgré un dispositif de prévention et d’intervention mobilisant en particulier les pompiers et une brigade fluviale.
Quelle réglementation ?
Du point de vue réglementaire, la baignade est interdite par arrêté préfectoral dans les canaux, les ports et à proximité des barrages. Elle relève d’un arrêté du Maire sur les cours d’eau : aujourd’hui, environ la moitié des communes riveraines du Rhône ou de la Saône ont été amenées à prendre un arrêté d’interdiction de la baignade.
Quand le SURF planche sur la baignade
Après différentes études réalisées entre 2015 et 2020 pour créer une baignade dans le canal de Jonage ou dans le Grand Large qui n’ont pas abouti, le sujet a été remis en évidence lors de l’élaboration du Schéma des Usages des Rives Fluviales (SURF) copiloté par Voies navigables de France (VNF) et la Métropole de Lyon.
Le SURF est bâti sur trois grandes ambitions qui se déclinent en 29 actions :
– Renforcer le lien entre les citoyens et les fleuves qui doivent reste accessibles et visibles à tous et au service de la transition écologique,
– Préserver le patrimoine naturel et renaturer des espaces en végétalisant les berges et en créant des corridors écologiques,
– Prioriser le développement des transports de demain, avec la logistique urbaine et le transport des passagers.
La création de baignades en rivière urbaine est une de ces actions.
Une première étude sera réalisée au second semestre 2023 afin d’identifier les sites qui pourraient accueillir une baignade au regard de l’ensemble des contraintes (qualité de l’eau, sécurité…), des différentes caractéristiques des lieux et des types de baignade possible. À suivre…