Vignobles de Valence

Dénivelés éloquents
Un simple relevé d’altitudes des communes dessine les paysages : en rive gauche, Valence est entre 106 m et 191 m d’altitude ; Cornas entre 98 m et 492 m ; Livron entre 88 m et 255 m ; Die entre 367 m et 1841 m ; Châtillon-en-Diois entre 514 m et 2038 m. En rive droite, Saint-Péray se situe entre 107 m et 652 m.

Un repère géographique et deux confluences en rive gauche
Au nord, la confluence de l’Isère avec le Rhône : à Pont-de-l’Isère passe le 45^e parallèle, mythe de référence pour la production des grands vins.
C’est d’ailleurs sur le 45^e parallèle, côté Ardèche, que l’on trouve l’appellation pentue, voire héroïque, des prestigieux Cornas, vins rouges (cépage syrah), produits sur les sols de sables et de granite depuis le X^e siècle.
Au sud, la confluence de la Drôme avec le Rhône : en remontant la rivière, au-dessus de Livron, le vignoble confidentiel de Brézème livre des grands crus (cépage syrah).
Entre les deux confluences, la ville de Valence, placée sur l’historique route nationale 7, sera très tôt une étape gastronomique avec André Pic installé en 1936 et la maison Chabran en 1939 à Pont-de-l’Isère.

Les effervescents de Die
Situé en hauteur, le vignoble produit plus naturellement des vins blancs et effervescents.
Sur des parcelles accrochées jusqu’à 700 mètres d’altitude, les côteaux-de-Die produisent un vin tranquille de cépage clairette et aussi la Clairette de Die Brut (cépage clairette) ; la Clairette de Die méthode ancestrale, seule appellation de muscat effervescent de France. Le Crémant de Die est plus récent et assemble les cépages clairette, aligoté et muscat.
Jusque dans les années 40, la Clairette de Die était livrée à Grenoble ou Valence en petits fûts ou en bouteilles de limonade. On la buvait jusqu’à Noël, en dernière limite à Pâques en raison de la reprise de fermentation avec les jours plus chauds…

L’héritage :  méthode ancestrale et filiation
Loué par Pline l’Ancien, l’Aigleucos de la tribu gauloise des Voconces est un des plus vieux vins pétillants. Pour obtenir son effervescence, on arrêtait la fermentation en plongeant les dolia, ces antiques jarres ventrues, dans l’eau froide jusqu’à l’hiver ; le vin conservait ainsi le sucre naturel du raisin.
Les Voconces produisaient également un vin doux issu probablement du cépage muscat à petits grains, qu’ils récoltaient tardivement.
Une filiation évidente s’établit entre ces vins antiques aujourd’hui disparus et l’actuelle Clairette de Die méthode ancestrale, à la fois douce et effervescente.

Un vignoble de montagne
Peu étendue, nichée en haute vallée de la Drôme, l’appellation Châtillon-en-Diois est protégée du vent du nord par les falaises du Vercors. Ses vins sont issus d’un raisin récolté manuellement, dont les pépins nourrissent en partie, le pintadeau de la Drôme labellisé IGP .

En rive droite du Rhône, le champagne du midi
À Saint-Péray, seuls sont produits des vins blancs, issus des cépages marsanne et roussanne. À partir de 1826, les vins effervescents, des vins « agités » disait-on, font la prospérité de Saint-Péray. Le « champagne du midi » comme l’appelait Jules Verne est mondialement célèbre, inspirant Wagner durant l’écriture de Parsifal, cité par Baudelaire, Lamartine, …
Aujourd’hui, sur 100 hectares, les pentes dominées par les ruines du château de Crussol, attirent vignerons et négociants réputés.