La baignade dans les rivières urbaines : une solution pour nos villes en réchauffement ?

Le studio « Baignades Urbaines » du LabEx IMU ??
Le LabEx IMU (pour Intelligence des Mondes Urbains) de Lyon a initié plusieurs « studios » : il s’agit de dispositifs de collaboration, qui rassemblent chercheurs et praticiens du public, du privé, de l’association autour d’un objet d’étude dans le champ de l’urbain généralisé.
Le studio « Baignades urbaines » s’est bâti autour de la question : « La baignade en rivière urbaine serait-elle une solution pour nos villes en réchauffement ? »

La baignade en rivière urbaine, entre risques, interdictions et pratique
Ce type de baignade présente des risques importants et est très souvent interdite en France. Constatant des volontés, individuelles ou collectives, de la remettre au goût du jour, les membres du studio cherchent à les accompagner, en proposant des méthodes pour qualifier le risque et améliorer les techniques de sauvetage et de prévention. Ils observent également les changements de pratique et cherchent à les comprendre, pour participer à des solutions pérennes.

Pourquoi des recherches et réflexions autour de la baignade ?
La question initiale provient de la pratique de la baignade en eau vive en ville. Cette pratique transgressive, qui n’est pas sans risque, interroge nos représentations des rivières urbaines et leurs usages notamment lors des épisodes caniculaires.
Le nombre de ces baignades pourrait s’accroitre si l’on se place dans une perspective de surchauffe urbaine, avec en ville, la présence d’ilots de chaleur.
La densification urbaine et l’amélioration de l’accès aux berges, leur renaturation ou végétalisation dans un souci d’attractivité et de bien-être en ville, sont autant de facteurs supplémentaires laissant présager d’une augmentation de la fréquentation des berges et des rivières urbaines dans les années à venir.
Les recherches du studio « Baignades Urbaines » du LabEx IMU se développent autour de deux axes.

Axe 1
Gérer le présent en améliorant les secours aux victimes de noyade
Un noyé raconte une histoire sur les relations entre les humains, leur ville et le fleuve qui les traverse. Comprendre le mécanisme de noyade nécessite de prendre en compte les processus physiques, biologiques (ex. hydraulique, hydrologie, régime thermique), socio-culturels (ex. représentation du risque, attitudes, culture) et techniques/matériels (certains environnements sont plus accidentogènes que d’autres).
Les chercheurs partent du principe que ces connaissances permettront d’améliorer les secours, la prévention et d’accompagner les politiques de la ville.

Axe 2
Proposer un futur : comment se baignera-t-on à Lyon et ailleurs en 2040 ?
Les expériences et les représentations passées de l’environnement fluvial urbain, les aménagements, le cadre socio-culturel structurent les représentations et les attitudes à l’égard des cours d’eau et de la baignade.
La connaissance des interactions entre les cours d’eau des grandes villes (et de leur amont/proximité immédiate) et les baigneurs citadins, ainsi que de leurs trajectoires permettent de mieux appréhender les enjeux à venir de la baignade en ville, dans un contexte de développement urbain, d’inégalités socio-spatiales et de changement climatique.