À l’Antiquité le transport fluvial, préféré aux routes car plus sur et plus rapide, a permis le développement économique, les échanges, l’essor des villes rhodaniennes, …
À la fin du XIXème siècle il sera remplacé progressivement par le chemin de fer, puis par le transport routier en plein essor au XXème siècle.
Aujourd’hui il apparaît comme une alternative à la route, saturée sur le couloir rhodanien.
Comment le Rhône devient une autoroute fluviale
En 1921, la loi Rhône définit trois grands axes pour la modernisation du Rhône, un fleuve au service de la nation :
> Mise en place d’aménagements pour une meilleure navigation,
> Irrigation pour le développement agricole,
> Production d’hydroélectricité.
12 ans plus tard, est créée la Compagnie Nationale du Rhône à qui l’État confie en 1934 la concession unique du fleuve. À charge pour la CNR de développer pour celui-ci un « destin national ».
Après les aménagements du XIXème siècle avec les digues et épis Girardon, une nouvelle ère de chantiers s’ouvre pour la navigation rhodanienne.
Le port Lyon Édouard Herriot est inauguré en 1938. Au cours des 5 décennies suivantes, 14 écluses à grand gabarit sont construites pour le passage de bateaux de plus de 70 mètres de long.
Aujourd’hui, le fleuve canalisé est une autoroute fluviale de 330 km navigable quasi-toute l’année de Lyon à Marseille.
Le transport fluvial : plus écologique, plus sur
Si il est moins rapide et moins compétitif en terme de coût, le transport fluvial avec des convois poussés pouvant transporter jusqu’à 5 000 tonnes, possède des atouts non négligeables : il consomme 2 à 3 fois moins moins d’énergie que la route, est moins polluant et moins bruyant qu’un train ou un camion.
Un convoi de 4 000 tonnes toutes les heures remplace un poids lourd toutes les minutes !
Le temps de parcours est certes plus long sur le fleuve, un convoi poussé ne dépassant pas les 15km/h. Mais le pourcentage d’accident est faible et les performances environnementales en termes d’émission de gaz à effet de serre, de nuisances sonores ou de pollution des eaux sont significatives. Le transport fluvial offre également des possibilités de desserte en douceur au cœur des agglomérations, sans gêne pour les riverains.
Perspectives, évolutions, innovations
Sur l’axe Rhône-Saône, les chiffres restent modestes au regard d’autres voies fluviales européennes, mais ils témoignent d’une évolution globale à la hausse du trafic fluvial, notamment sur le transport de conteneurs.
Aujourd’hui, les acteurs du transport fluvial (CNR, Voies Navigables de France, Medlink Ports, les compagnies …) incitent les industriels à s’installer au bord du fleuve. De nouvelles logistiques fluviales sont mises en place, notamment avec le développement du principe d’intermodalité : route, fer, eau.
Des initiatives en matière de modernisation et d’innovation de bateaux voient le jour : expérimentation du principe d’une voie d’eau “intelligente”, par l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, études conduites dans le cadre de la transition énergétique pour la conception de nouveaux moteurs, …
Pour le Rhône, troisième fleuve européen après le Rhin et le Danube en terme de longueur et de débit, la question historique des innovations liées à sa navigation revient sur la scène.