Culture & Patrimoine

Pêcheur professionnel sur le Rhône, un fleuve nourricier ?

Avec la collaboration de l'association des Pêcheurs Professionnels Saône - Doubs - Haut-Rhône

Peche dans le Haut Rhone © Florestan Giroud

En 1996, 23 pêcheurs professionnels exerçaient sur le bassin hydrographique du Rhône.
Sur la Saône, le Doubs et le Haut-Rhône français, une trentaine d’entreprises artisanales à taille humaine présente aujourd’hui, une réalité protéiforme de la pêche professionnelle.

 

Une activité respectueuse du vivant
La pêche professionnelle est souvent saisonnière.
Le pêcheur professionnel pratique une pêche durable en identifiant l’ensemble des espèces présentes pour pérenniser son activité. Sont uniquement pêchées les espèces de poissons dont la ressource est abondante. Cette pratique contribue ainsi au maintien de l’équilibre des espèces.
Au plus proche du fleuve, le côtoyant quotidiennement, le pêcheur professionnel veille sur sa préservation.

Un métier solitaire
Le pêcheur professionnel exerce souvent son métier seul en réalisant la majorité des tâches, de la confection des engins de pêche à la commercialisation et valorisation des poissons.
La confection des engins, comme les filets maillants ou les nasses occupe une part importante du temps de travail en basse saison.
Les journées s’organisent autour de la préparation du matériel de pêche, la pose des filets le soir pour la relève tôt le matin, le traitement de la pêche du jour (éviscérer, écailler, fileter le poisson…), la commercialisation et l’approvisionnement des clients.

La pêche sur le Haut-Rhône, au fil des saisons
Sur le Haut-Rhône, les espèces couramment recherchées sont les poissons blancs (famille de poissons regroupant la brème, le barbeau, le gardon, la tanche) et le silure.
La période de forte activité se situe entre les mois de mai et novembre.
En dehors de ces périodes, d’autres espèces dont la valorisation est plus anecdotique, sont parfois recherchées, comme le brochet.

Un métier, plusieurs types de pêches

  • La pêche sauvetage est réalisée au moment des entretiens de barrages, de canaux,  lors des périodes de sécheresse ou suite à des pollutions d’un milieu. Il s’agit alors de sortir tous les individus afin de les préserver.
    Les méthodes et engins utilisés varient en fonction des caractéristiques du secteur. Le plus souvent des filets de type senne et des verveux sont utilisés.
  • La pêche de régulation limite le développement d’espèces invasives, comme les écrevisses exotiques, afin d’éviter un déséquilibre écologique. Elle peut être réalisée à l’aide de pêche électrique, de verveux, ou encore de filets maillants.
    Sur le Haut-Rhône, la pêche de régulation fait partie de l’activité constante des pêcheurs professionnels. Notamment, ils exploitent la ressource en écrevisse afin de contribuer à la stabilisation des stocks de cette espèce invasive dont la prolifération serait dommageable pour le milieu. Le plus souvent les nasses et verveux sont utilisés à ces fins.
  • La pêche scientifique avec les suivis piscicoles. Quelques pêcheurs professionnels se sont également formés pour réaliser des inventaires piscicoles. Cette pratique reste cependant marginale et relève de choix stratégique.
    Les suivis sont souvent réalisés sur plusieurs années afin de connaitre le développement des populations de poissons sur un secteur précis. Ils sont indispensables pour mieux comprendre l’évolution de la ressource piscicole, en fonction de la qualité des eaux, de la température, des modifications du milieu.
    Ils peuvent être réalisés à l’électricité avec une réglementation très stricte, par l’application de protocoles précis, souvent européens.

Sur le Rhône, deux types de pêcheries
La partie amont du fleuve, entre Lyon et la frontière suisse, offre principalement un cheptel de poissons blancs, tels que la brème, le barbeau, le gardon ou encore la tanche. Les pêcheurs professionnels du Haut-Rhône effectuent donc principalement la transformation des poissons blancs. La présence d’écrevisses exotiques leur permet également de travailler avec des restaurants souvent gastronomiques.
La partie aval à compter de Valence jusqu’à l’embouchure, héberge des populations plus variées avec la présence de sandres et d’ablettes.