Nature & Environnement

Les inondations du Rhône

La culture du risque, faire face à la réalité du fleuve

Crue quai Rhône Lyon 2018 © Capsurlerhône

Qualifié de taureau furieux par l’écrivain Jules Michelet, dévalant, bouillonnant, ses affluents décuplant sa force, le Rhône en période de crue peut connaître des débits très élevés, comme ceux relevés à Beaucaire en 1856, culminant à 12 500 m3 par seconde !

Les rythmes séculaires du fleuve
Menaçantes mais fertilisant les terres agricoles, les grandes inondations occupent une place centrale dans l’histoire de nombreuses civilisations. Les riverains vivent alors avec les rythmes naturels du fleuve, tour à tour ressource et danger.

La part de l’inconnu
Il est possible de prévoir et mesurer l’intensité d’une inondation, mais comment connaitre le moment où elle se manifeste ?
Les familiers du fleuve savent déceler d’infimes signes annonciateurs,  observant le changement de débit, la couleur des eaux,  tandis que les échelles de crues, telles des sentinelles figées, indiquent leur niveau.

Attente angoissée de la montée des eaux sombres envahissant les maisons, flots grondant et chassant les habitants, violence du courant, meubles et objets familiers flottants à la dérive, retentissement de la sirène, évacuation des populations, … Le Rhône serait-il passé par dessus les digues ?

Face à l’inondation
Au fil du temps, les mêmes questions se posent face à cette catastrophe naturelle.
Comment concilier la prévention avec les pressions de l’expansion urbaine et des activités en zone inondable ? Comment prévenir des risques et protéger les populations ?

La maîtrise de l’urbanisation
C’est une des réponses. Différents Plans de Prévention des Risques Inondation (PPRI) émanant de l’État proposent aux collectivités des cadres d’application, par exemple en réglementant les constructions ou en préservant les champs d’expansion des crues.

La transmission des souvenirs favorise culture et mémoire du risque
L’histoire des inondations peut-elle faire patrimoine ? Et comment faire vivre ce patrimoine ?
Fragiles et discrets, les repères de crues portent la marque et la mémoire des inondations. On les trouve sur des bâtiments anciens : quais, piles de pont, églises, …
Parfois éphémère, le souvenir de la montée des eaux se révèle grâce aux traces d’humidité sur des murs, aux matières déposées comme des déchets plastiques, des débris végétaux,…
Ces fragments de mémoire sont précieux pour connaître les phénomènes passés et améliorer les connaissances : études de modélisation, estimation des phénomènes futurs pour envisager des crues exceptionnelles, connaissance des impacts des aménagements sur les écoulements, mesure de solidité des digues …

Le Rhône se rappelle à nous
Le fleuve aménagé et canalisé, les riverains l’ont imaginé domestiqué.  Mais le Rhône leur a rappelé sa présence avec les crues des dernières décennies et leurs lourdes conséquences humaines et matérielles.
Celles-ci ont fait renaitre un sentiment de solidarité amont-aval, des concertations, une prise de conscience. L’élaboration d’une politique de prévention des inondations a été intégrée dans une approche globale : Le Plan Rhône, visant l’ensemble de la relation entre le fleuve, son territoire et ses habitants.

Les crues nous parlent du Rhône
Les fortes crues de l’hiver 2018 cachent une réalité paradoxale : le débit moyen annuel du Rhône diminue depuis ces vingt dernières années.
Cette baisse inquiétante due au changement climatique s’accompagne d’une extrême variabilité des phénomènes climatiques, avec de longs étiages et de très fortes précipitations.
L’importance de la culture du risque et la prévention des inondations restent plus que jamais d’actualité.

  • Crue Vernaison© SMIRIL

    Crue à Vernaison sur le site du SMIRIL

  • Inondations de Lyon en © BM Lyon

    Dégâts provoqués par l’inondation de 1856 à Lyon

  • Inondations de Lyon en 1856 © BM Lyon

    Inondation à Lyon, vue de l’Avenue de Saxe, de l’église et la place St Pothin en 1856

  • Inondation à Tain en 1896 © Coll Dürenmatt, Promofluvia - BM Lyon

    Inondation à Tain en 1896

  • Maison éclusière Port Bernalin © Communauté de communes Dombes Saône Vallée

    Maison éclusière de Port-Bernalin à Parcieux

  • 1850 fleuve sauvage©mediacite P10-HIST

    Évolution morphologique du fleuve au Grand Parc Miribel Jonage. En 1850, un fleuve sauvage

  • EVOLUTION 1950 fleuve canalisé©mediacit_P10-HIS1

    Évolution morphologique du fleuve au Grand Parc Miribel Jonage. Années 1950 : fleuve canalisé

  • Évolution, années 2000 l

    Évolution morphologique du fleuve au Grand Parc Miribel Jonage. Années 2000 : l’espace aménagé

  • La crue atteint le gué, spectacle de la traversée nord-sud devenue impossible©GPMJ

    La crue atteint le gué

  • Le gué sous les eaux en janvier 2018 au Grand Parc Miribel Jonage© GPMJ

    Le gué sous les eaux au Grand Parc Miribel Jonage en janvier 2018

  • Échelle de crue et contre-canal vers Vallabrègues ©David Desalheux

    Échelle de crue et contre-canal vers Vallabrègues

  • Échelle de crue © SMIRIL

    Échelle de crue

  • Crue quai Rhône Lyon 2018 © Capsurlerhône

    Crue quai Rhône Lyon 2018

  • L’eau du Rhône

  • Repère de crues sur l

    Échelle de crues sur l’Ile de la Platière

  • Repère de crue à Bourg-Saint-Andéol © Pah Vivarais méridional

    Repère de crue à Bourg-Saint-Andéol

  • Repère de crue à Baix © Pah Vivarais méridional

    Repère de crue à Baix