Une espèce emblématique du bassin du Rhône menacée d’extinction
L’apron est un petit poisson du bassin du Rhône, qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde !
Cette espèce endémique a vu ses populations gravement décliner au cours du XXe siècle suite à la canalisation de nos cours d’eau, à la création de barrages, de seuils et autres usages de nos cours d’eau.
À tel point que l’apron est aujourd’hui en tête de liste des espèces menacées prioritaires de France métropolitaine pour l’action publique.
Une sentinelle de la bonne qualité des eaux
L’apron du Rhône est connu et reconnu pour être un formidable révélateur de la fonctionnalité des cours d’eau : comme il a un besoin vital de milieux variés, sa présence est un bon indicateur de la qualité des cours d’eau.
Préserver l’apron, c’est donc aussi contribuer à améliorer l’état de santé de nos rivières et la biodiversité…
Mobilisation pour l’apron
Pour tenter de sauver l’apron, deux programmes Life ont été mis en place, pilotés par les Réserves naturelles de France (1998-2001), puis par le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes (2004-2010). De 2012 à 2016, l’apron du Rhône a fait l’objet d’un Plan national d’actions, animé par le CEN Rhône-Alpes sous l’impulsion du Ministère de l’écologie.
Les objectifs ? Améliorer les connaissances pour mettre en place des actions concrètes toujours plus pertinentes en sa faveur, mieux faire connaitre l’espèce, surveiller les populations existantes. Pour les réaliser, une multitude d’actions sont mises en œuvre : équipement de barrages en passes à poissons, reproduction d’aprons en captivité et réintroduction d’alevins dans la Drôme, recherches poussées pour améliorer la connaissance de l’espèce, actions de communication et de sensibilisation … Une véritable dynamique est en marche !
L’apron gagne du terrain
On estime qu’au début du XXème siècle son linéaire de présence était d’environ 2 200 km réparti sur le Rhône et ses affluents. En 2012, son linéaire de présence n’était plus que de 255 km. Mais les efforts entrepris depuis le début des années 2000 payent : En effet, son linéaire de présence est estimé actuellement d’environ 380 km.
L’apron détecté sur le Rhône : un symbole important
Une belle récompense pour tous les efforts entrepris ! Mais ne nous réjouissons pas trop vite. Cette progression du linéaire nécessite d’être vérifiée dans le temps pour s’assurer de la pérennité des populations. En effet, si la population d’apron du bassin de l’Ardèche a recolonisé certaines portions de cours d’eau, d’autres, comme celle du Doubs, sont au bord de l’extinction. La prudence reste donc de mise.
Et pour la suite…
Un nouveau Plan national d’actions, commencé début 2020, prolonge les efforts entrepris. L’accent sera mis sur la poursuite du décloisonnement des cours d’eau par l’équipement en passes à poissons adaptées à l’apron, voire l’effacement d’ouvrages lorsqu’il n’y a plus d’usages associés.
De nombreuses actions de restauration d’habitats sont également au programme pour améliorer l’état de nos cours d’eau et leur résilience face aux changements climatiques.
Le plan ambitionne de conforter les résultats précédemment acquis mais vise également la reconnexion de populations d’aprons entre elles, actuellement éloignées les unes des autres.
Enfin, des actions de sensibilisation seront conduites et intensifiées pour mieux faire connaître l’apron du Rhône, si fragile, emblème de la qualité de nos cours d’eau.