Culture & Patrimoine

D’Arelate à Arles, le Rhône, source d’échanges et de prospérité

Proposé par le Musée Départemental Arles Antique

TERREARLESRHONE RHO1725 © Lionel Roux CCJ CNRS AUIX MARSEILLE UNIVERSITE

À Arles, les fouilles archéologiques subaquatiques dans le Rhône permettent de mieux appréhender les activités économiques du port très prospère à l’époque romaine.
Les découvertes mises au jour dans le fleuve reflètent de riches échanges économiques mais également l’activité portuaire et artisanale de la rive droite de la ville appelée alors Arelate.
C’est une image concrète de l’économie locale mais aussi à l’échelle de l’Empire, que nous donnent à voir ces fouilles et les études  qui en découlent.

Les trésors du Rhône
Au fond du Rhône en rive droite, de vastes dépotoirs portuaires témoignent de la colonie romaine installée à Arelate : y reposent une douzaine d’épaves antiques datées du Ier au IVe s apr. J.-C.
Amphores et céramiques rappellent l’intense activité commerciale. Une multitude d’objets renseignent sur le matériel de bord et l’accastillage des bateaux, sur la consommation et les activités artisanales de la ville.

Le chaland Arles-Rhône 3, Trésor national
La fouille d’un dépotoir portuaire antique permet la découverte en 2004 de l’épave baptisée Arles-Rhône 3. Le chaland gallo-romain long de 31 mètres, est renfloué en vue de sa restauration et de sa présentation au public. Cette opération d’envergure conduite par le service archéologique du Musée Départemental Arles Antique a été largement relayée par les médias nationaux et internationaux.
Afin d’exposer l’embarcation, la plus complète pour la période romaine jamais présentée dans un musée, le Musée Départemental Arles Antique s’est doté d’une nouvelle aile dédiée au port fluviomaritime d’Arelate.
Avec ce chaland, classé Trésor national, et les quelques 480 objets découverts au fond du Rhône, de nouvelles thématiques comme la navigation, le commerce ou les activités du port sont abordées.

On the Rhône again
Mais le Rhône n’a pas encore livré tous ses secrets.
En 2023, après 9 ans d’interruption, la cellule d’archéologie subaquatique du Musée Départemental Arles Antique a de nouveau exploré les fonds du fleuve pour une mission de prospection-inventaire, poursuivant les objectifs de retrouver, positionner et évaluer l’état de conservation de plusieurs épaves romaines (Ier – IVe s.) découvertes et en partie expertisées entre 2007 et 2013 par le Drassm -Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines-.
Ces explorations ont été le préambule d’un programme de recherche qui doit s’étendre sur plusieurs années.

Les bateaux reposant au fond du Rhône
Différents types d’embarcations ont été identifiés :
– Deux allèges fluviales à fond plat, de construction maritime, nommées Arles-Rhône 4 et 14. Ces bateaux étaient certainement destinés au service du complexe portuaire d’Arles. Ils devaient effectuer des navigations entre le port fluvio-maritime et ses embouchures pour récupérer les cargaisons des plus gros navires de mer qui ne pouvaient pénétrer dans le delta du Rhône et remonter le fleuve jusqu’à Arles.
– un petit bateau de mer, Arles-Rhône 13, navire marchand à vocation avant tout maritime,
– une petite barque, présentant un tableau d’extrémité (marotte) , nommée Arles-Rhône 15. L’embarcation peut être assimilée aux naves horeia bien connues par l’iconographie antique, mais dont on n’identifie pas très bien la fonction : bateau de pêche, bateau de servitude portuaire ou encore annexe d’un plus gros bateau ?

Le Rhône, source de connaissance
Ces épaves découvertes au fond du Rhône, auxquelles il faut ajouter les chalands déjà fouillés Arles-Rhône 3 et 5, constituent un corpus unique en lien avec un espace de navigation particulier. L’ensemble permet d’appréhender la variété des types de bateaux fréquentant le port d’Arelate, situé à la croisée des voies maritimes et fluviale.
Axe de communication essentiel, le Rhône constituait alors une source de richesse et d’échanges pour les populations riveraines.
Aujourd’hui, par ses exceptionnelles collections archéologiques découvertes dans ses fonds, le fleuve contribue à la connaissance de la navigation fluviale à l’époque antique.

 

 

  • Documentation d une des epaves du Rhone © L Roux Centre Camille Jullian CNRS Aix Marseille Universite

    Au fond du Rhône, documentation d’une épave

  • Photogrammetrie epave Arles Rhone 15 © P Poveda L Roux Centre Camille Jullian CNRS, Aix Marseille Universite

    Photogrammétrie épave Arles-Rhone 15

  • Arles Rhone 3 du fleuve au musee © Ed Snoeck

    Arles-Rhône 3, du fleuve au musée

  • TERREARLESRHONE RHO1725 © Lionel Roux CCJ CNRS AUIX MARSEILLE UNIVERSITE

    TERREARLESRHÔNE RHO1725

  • Chaland Arles-Rhône 3©CD13-MDAA Rémi Benali

    Chaland Arles Rhône 3, vue de la proue