Portrait

Sabrina Marlier

En direct du fleuve

Portrait Sabrina Marlier-Sabouraud © Hervé Hôte, Agence Caméléon

Le portrait En direct du fleuve, c’est quoi ?

C’est un rendez-vous avec une personne qui développe un lien particulier au Rhône ou à la Saône. Aux mêmes questions, différentes réponses nous donnent par ricochet, de nouvelles vues sur le fleuve !
Sabrina Marlier est archéologue-plongeuse, docteur en archéologie navale méditerranéenne, attachée de conservation au Musée Départemental Arles antique, spécialiste du chaland Arles-Rhône 3.

 

 

Bonjour Sabrina Marlier, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes et nous parler du lien que vous avez avec le Rhône ?

Je suis archéologue au musée départemental Arles antique, spécialisée dans l’étude des navires et de la navigation de la période romaine… et je plonge dans le Rhône depuis 2004 pour y faire des opérations archéologiques. J’ai notamment été en charge de la fouille et du relevage du chaland Arles-Rhône 3 aujourd’hui présenté au sein du musée.

Donnez-nous trois ou quatre adjectifs pour décrire le Rhône 

Impétueux, beau, angoissant, secret.

Quel est votre meilleur souvenir avec le Rhône, ou un autre fleuve ?

C’est assurément la fouille-relevage de l’épave Arles-Rhône 3 qui s’est déroulée en 2011 durant sept mois. Avec l’équipe, nous avons vécu le fleuve au quotidien et guetté ses moindres humeurs. Cette année-là, par bonheur, le fleuve a été particulièrement clément.

Avez-vous un fleuve préféré, lequel, pourquoi ?

Moi qui préfère la Méditerranée à tout fleuve au monde, il n’y a forcément qu’au Rhône, qui se jette dans cette mer, que je puisse être attachée !

Mais outre les fouilles, qui me rattachent au Rhône, ce fleuve, c’est aussi mon quotidien puisque je le longe tous les jours en vélo pour me rendre au musée… et quand je ne travaille pas et que je suis dans la ville, je me rapproche toujours du Rhône pour le guetter et voir comment il se porte… sinon, je dois bien avouer qu’il me manque !

Quel avenir imaginez-vous pour le Rhône ?

Ce serait plutôt un vœu à formuler : j’imagine un Rhône propre avec des habitants à nouveau tournés vers le fleuve et en lien avec lui pour des activités de loisir (pêche, sports nautique, baignade !).
J’ai cette image du fleuve Ebre, au niveau de Deltebre en Catalogne, où les habitants, petits et grands, vivent le fleuve de cette façon, les week-ends et les fins de journée après le travail et l’école. Et je trouve ça rassembleur, convivial et joyeux de s’approprier le fleuve de cette façon !

Question personnelle : À quoi pensez-vous lorsque vous êtes au fond du Rhône ?

Au travail que je dois faire (fouille, dessins…)… sinon je suis angoissée par le fait d’être au fond du fleuve dans des conditions de visibilité extrêmement réduites !

Parmi celles qui vous sont présentées, quelle citation préférez-vous ? Pourquoi ?

Malgré mon attachement pour « l’antique », je n’irai pas vers cette citation car j’ai plongé bien des dizaines de fois dans le Rhône en 10 ans…

Spontanément, je dirais « l’avisée » parce que cette image me plait et aussi sans doute parce qu’un chaland naufragé durant 2 000 ans dans les eaux du Rhône ne devient pas non plus un crocodile mais l’épave d’un chaland extrêmement bien conservé !

L’AVISÉE

Un tronc qui reste 10 ans dans le fleuve ne devient pas crocodile

Proverbe sénégalais

 

  • Portrait Sabrina Marlier-Sabouraud © Hervé Hôte, Agence Caméléon

    Portrait Sabrina Marlier-Sabouraud

  • Chaland Arles-Rhône 3©CD13-MDAA Rémi Benali

    Chaland Arles Rhône 3, vue de la proue