Le musée présente les collections archéologiques issues du territoire d’Arles, du Rhône et de son embouchure, du Néolithique à l’Antiquité tardive.
Le visiter, c’est comprendre l’ampleur de son commerce à l’échelle de l’empire romain, attestée par la diversité et la quantité du matériel archéologique résultant des fouilles, notamment au fond du fleuve…
Déjà, dans l’Antiquité, la ville d’Arelate s’étend sur les deux rives reliées par un pont de bateaux.
Un port idéalement situé
Grâce au Rhône prolongé par la Saône, Arelate est à l’interface entre la Méditerranée, la Gaule et la Germanie : c’est une véritable plaque tournante d’où sont redistribuées les denrées alimentaires et matières premières issues des terres les plus lointaines de l’empire romain.
Son port s’étend tout le long de l’actuel quartier de Trinquetaille, en rive droite du Rhône.
Une activité débordante
Chantiers navals, entrepôts, ateliers, remises, bureaux pour l’administration… L’activité du port est débordante et concentre une population cosmopolite.
De nombreux emplois se côtoient :
La stricte règlementation du commerce fluvial et maritime, une puissante administration portuaire avec les services fiscaux des douanes, contrôle tous les échanges et perçoit des taxes, notamment le quarantième des Gaules.
Aux côtés des riches naviculaires (armateurs hommes d’affaires) et des bateliers, s’affaire une foule d’ouvriers : des secrétaires enregistrent les marchandises, des dockers les manipulent et les transportent, les charpentiers de marine travaillent à la construction, à la réparation et à l’entretien des bateaux de toutes tailles car le port accueille des bateaux fluviaux ainsi que des navires fluviomaritimes et de petits navires maritimes.
Faire face aux dangers de la navigation
Sur le fleuve ou la mer, les mariniers se protègent grâce à différents symboles :
Sur une ancre du Ier siècle av. J.-C., des motifs d’osselets forment la combinaison dite du « coup de vénus » (les osselets tombent sur 4 faces différentes), le plus heureux des coups de ce jeu très apprécié des Romains,
Les charpentiers de marine et les marins placent des monnaies dans les bateaux. Ces dépôts votifs sont susceptibles d’attirer la prospérité et d’éloigner le malheur, …
La pièce votive coincée entre deux éléments en bois de sa coque n’a hélas pas sauvé le chaland Arles-Rhône 3 de son naufrage provoqué par une crue du Rhône, il y a 2000 ans, alors qu’il était amarré sur le port de Arelate.
Découvert au fond du fleuve dans un exceptionnel état de conservation, il s’inscrit dans la famille des chalands gallo-romains du bassin rhodanien, aux côtés d’autres épaves découvertes à Chalon-sur-Saône et à Lyon.