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MuséAl, musée et site antique d’Alba-la-Romaine, Ardèche

Le verre et le vin, le flacon et l’ivresse des innovations à la romaine

Inauguration Alba la Romaine Ardèche © PhilippeFournier

Capitale du peuple des Helviens il y a environ 2000 ans, la ville d’Alba sera un centre administratif, politique, religieux et économique du monde romain. La ville est connectée à l’Empire grâce au réseau de routes et au Rhône, véritable axe de diffusion de la civilisation romaine, de sa culture et de son commerce.

La ville est un lieu d’échanges commerciaux où sont vendus des produits manufacturés locaux ou venant de tout l’Empire.
Quelle est l’influence du monde romain sur son économie ?
Les découvertes archéologiques sur le site antique d’Alba Helviorum permettent d’éclairer le fonctionnement du commerce du vin et du verre, caractéristiques du mode de vie à la romaine en bien des aspects.

Le vin à Alba
À l’époque, le vin et sa culture sont très répandus dans tout l’Empire. Le vin est consommé dans différents contextes : religieux, festif, alimentaire et médicinal.
On retrouve à Alba la présence de corporations associées à son commerce, comme les utriculaires, des fabricants d’outres et/ou bateliers naviguant sur des radeaux allégés par des outres et les dendrophores, fournisseurs de bois d’œuvre, éventuellement pour les tonneaux.
Plusieurs vestiges archéologiques dans les villae témoignent de la vinification et de la culture du vin : feuille de vigne en bronze, cuve vinaire, reste de pressoir, cellier, objets agricoles, amphores, tonneaux, … Pline l’Ancien évoque le carbunica, cépage de vin aujourd’hui disparu qui forge alors la réputation d’Alba. Un important négociant en vin à Lyon, Marcus Inthatius Vitalis, est même fait citoyen d’honneur à Alba !

Le verre, une révolution dans l’empire romain
Deux innovations majeures ont marqué la période romaine : la canne à souffler créant des formes variées et ouvertes, et la construction de fours atteignant des températures suffisantes pour liquéfier le sable.
Le verre produit au Proche-Orient est désormais travaillé et commercialisé dans l’Empire.
Les boutiques de verrier sont rares : seules six ont été découvertes dans tout l’Empire romain à l’heure actuelle.

et à Alba
L’une d’elle se trouve à Alba, révélée grâce aux 15 kg de verres trouvés lors de fouilles dans la ville antique.
Aux côtés de marchands d’étoffes, de bronzes, de céramiques, la boutique de verrier vendait surtout des vases pour les aliments (coupes et assiettes) et des vases à boire (gobelets). Les productions étaient locales ou régionales mais certains vases de semi-luxe avaient une origine sans doute orientale.
On suppose que le commerçant était également verrier et en relation avec des ateliers retrouvés à Lyon. Le Rhône était bien entendu un axe de diffusion de ce matériau et des objets en verre.

Les propriétés chimiques et optiques du verre étaient idéales pour la conservation des aliments et des cosmétiques, concurrençant la céramique et le métal.
Deux millénaires plus tard, le verre continue d’être un matériau privilégié dans des secteurs clés de l’économie déjà présents dans l’Antiquité, comme le bâtiment ou les emballages …
Quant au vin, il contribue aujourd’hui à la renommée de la Vallée du Rhône.

  • Cruche en verre ©Collections MuséAl

    Cruche en verre

  • Amphores transportant du garum (sauces de poisson équivalent du nuoc-mâm vietnamien) et provenant de la province de Bétique (Espagne du Sud) ©Collections MuséAl.

    Amphores transportant du garum

  • Feuille de vigne en alliage cuivreux© Coll MuséAl

    Feuille de vigne en alliage cuivreux

  • Inscription aux corporations © Collections MuséAl

    Inscription aux corporations

  • Inscription Marcus Inthatius Vitalis © coll Musée gallo-romain Fourvière (Lyon)

    Inscription Marcus Inthatius Vitalis, négociant en vin

  • Une cruche en verre

    Une cruche en verre

  • Théatre romain Alba-la-Romaine © MuséAl

    Théâtre antique d’Alba-la-Romaine