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À l'image du Rhône, un espace paradoxal et complexe
À l’interface entre le delta du Rhône et la Plaine steppique de la Crau, les Marais du Vigueirat portent le nom d’un canal aménagé à la fin du XIXème siècle. Situé sur le territoire de la commune d’Arles, classé Réserve naturelle nationale, le site se trouve dans le cœur de la Réserve de biosphère de Camargue.
Les Marais du Vigueirat, le Rhône et la mer
Le Rhône est arrivé dans la toute dernière partie de son cours. Divisé en 2 bras à l’amont d’Arles, son delta se forme par le Petit et le Grand Rhône. Les Marais du Vigueirat sont situés en rive gauche du Grand Rhône.
Steppes salées méditerranéennes, dunes fixées, gazons méditerranéens amphibies, prairies humides à grandes herbes, sans oublier la plus grande roselière protégée de Camargue … Avec cette diversité de milieux, environ 600 espèces végétales, dont 41 protégées, plus de 2000 espèces d’invertébrés et 400 espèces de vertébrés ont été recensées dans les Marais du Vigueirat.
Les oiseaux d’eau occupent une place centrale dans cet espace terrestre et aquatique : Est-ce un paradis sur terre avec des paysages qui semblent s’étaler à perte de vue, d’étonnants camaïeux de couleurs, des oiseaux merveilleux, une impression de bout du monde où s’oublie l’activité humaine ?
Un espace anthropisé de longue date
Paradoxalement, dans cet espace qui offre à la nature sa parfaite expression, l’histoire et les hommes ont laissé leurs empreintes.
Des poteries romaines découvertes témoignent de l’occupation des Marais du Vigueirat dès l’Antiquité.
Pour faciliter la navigation et rejoindre le port d’Arles (Arelate), Caius Marius, célèbre homme politique et général romain, fit creuser en 102-103 avant notre ère, un vaste canal dont les archéologues ont retrouvé des traces. Les bateaux évitaient ainsi l’embouchure du Rhône rendue dangereuse par la rencontre du fleuve et de la mer.
Amphores et pieux en bois attestant de l’existence du canal ont été découverts sur le territoire.
Des siècles plus tard, au XIXème, le canal d’Arles à Bouc, connu mondialement grâce à la peinture du Pont de Van Gogh, est creusé pour les mêmes raisons. En même temps, des projets d’asséchement des marais se multiplient. Au XXème siècle, est mis en place un réseau hydraulique pour l’installation d’activités agricoles comme l’élevage de taureaux de Camargue, la riziculture et la pisciculture.
Un tournant dans l’histoire des Marais du Vigueirat
En 1982, les Marais du Vigueirat sont menacés par l’extension du complexe industriel portuaire de Fos-sur-mer. Le Conservatoire du Littoral achète le site et en confie la gestion à l’association les amis des Marais du Vigueirat.
Depuis, un nouveau destin s’invente, conjuguant la préservation de ce joyau de la biodiversité avec un accueil du public et un développement socio-économique du territoire.
Grâce à une véloroute les reliant au village de Mas-Thibert, les Marais du Vigueirat sont connectés à la ViaRhôna : sur le long cours du fleuve, entre Port-Saint-Louis du Rhône et Arles, ils offrent une halte hors du temps.
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